Le poète Fidèle Mabanza est l’auteur de deux recueils de poésie Ombre, silence et poème, et Témoin de l’histoire. Sa plume est reconnue pour son univers foisonnant et généreux où l’on retrouve des questions récurrentes sur l’altérité, le vivre-ensemble, la liberté, la famille, l’amour, la marginalité… Je vous laisse découvrir la profondeur de sa réflexion à travers cet entretien.
- Qui est Fidèle Mabanza ?
Fidèle : Fidèle Mabanza écrit de la poésie depuis plusieurs années. Il est membre du comité de rédaction de la revue Rhizome, et dirige depuis 2019 la Cave littéraire de Villefontaine. Ombre, silence et poème est son deuxième livre de poésie.
- Votre poésie est souvent considérée comme une parole franche et engagée. A quoi ressemble l’engagement dans une écriture poétique ?
Fidèle : Pour moi, l’acte d’écrire est déjà un engagement de l’auteur dans l’appropriation de la langue. Je pense surtout que j’écris une parole qui est une manifestation de mes ressentis, une extériorisation de mon état d’esprit. Nous vivons dans des environnements soumis au pouvoir de la complexité, un monde à plusieurs tenants. D’une part, il nous faut des représentations pour que ce qui semble être désordonné en nous puisse trouver une certaine organisation dans cet enchevêtrement. Pour celles et ceux qui sont amenés à prendre des décisions importantes, la marge de manœuvre se resserre. La peur de léser l’autre dans son honneur, de décevoir et/ou d’être rejeté les pousse à faire certaines concessions, afin d’obtenir des arrangements. Des vérités simples sont devenues plus complexes, nos rapports interpersonnels deviennent de moins en moins libres. Je pense que loin de prétendre détenir la seule vérité des choses, la parole de la poésie retrouve sa place dans cet ensemble composite et sa voix porte le monde depuis le premier matin. Un poème ne peut être autre chose que ce qu’elle annonce.
D’autre part, la poésie est appelée à être au plus près des choses. Comme l’a dit Edouard Glissant dans son livre « PHILOSOPHIE DE LA RELATION. Poésie en étendue » : le poème envahit la clarté dans l’obscur, recommençant le geste des temps premiers. Et donc, la poésie est dans ce premier geste, ce chant qui annonce la totalité (Edouard Glissant). Dans son grand Discours prononcé lors du premier festival mondial des arts nègres à Dakar, le 06 avril 1966, au sujet de la poésie, Aimé Césaire dit qu’elle est cette force qui redonne au monde sa vitalité première, qui redonne à chaque chose son aura de merveilleux en la replaçant dans la totalité originelle.
Par l’écriture, le poète prend parti dans la cause qu’il défend. Il prend le risque de ne jamais mener sa recherche à terme ou de se tromper par le fait même de nommer les choses. Ce qui revient à dire que l’engagement dans la poésie est une prise de risque permanente. Quand j’écris, je ressens cette responsabilité d’être vrai avec moi-même, ce qui me permet d’être libre face à toute forme de concession au contact de la réalité.
- Lorsque Guillaume Dreidemie, dans sa préface de votre recueil de poésie, intitulé « Ombre, silence et poème », dit que votre œuvre porte une conviction : le poème est réconciliation. Quels sont le sens et l’étendue de cette réconciliation à laquelle votre préfacier fait allusion ?
Fidèle : C’est surtout dans la 2ème partie du livre intitulée « supplique » que vous pouvez lire cette poésie de réconciliation. Il y a ici une dimension universelle de la souffrance de notre Terre. Le poète entend le cri de cette souffrance causée par la démesure et l’humiliation et exalte la parole de paix en cherchant la voix de la poésie réconciliation.
Il me semble qu’une préface permet à l’auteur de se ré-entendre et d’entendre la voix d’un autre dans son propre texte. Elle sert aussi de section introductive pour le lecteur. Je pense qu’au fond, Guillaume Dreidemie m’a permis de me relire afin de revenir sur cette question de réconciliation.
Dans son approche sociopolitique, Chinua Achebe souligne qu’en cas de conflit, la société traditionnelle nigériane cherche à rétablir l’harmonie. Elle est une tradition des gestionnaires sociaux plutôt que des juristes. Depuis son accès à l’indépendance, en 1960, la République démocratique du Congo a connu plusieurs décennies des tensions sous toutes ses formes. Elle a plutôt cherché à résoudre ses conflits par la méthode de la chasse aux sorcières, causant ainsi des milliers de victimes. Aujourd’hui encore le pouvoir politique de ce pays instrumentalise l’appareil judiciaire dans une dérive qui frôle la dictature. Impossible d’assurer la sécurité de la population, le temps de paix dépend de la vitesse du rechargement d’une arme. Notre monde a besoin de réconciliation nécessaire pour rétablir la paix. Nous avons besoin d’un nouvel âge du cœur humain (René Depestre, poète Haïtien).
Ombre, silence et poème peut s’inscrire dans cette même dynamique afin de repenser les enjeux de la Relation dans une Afrique qui n’est pas faite, mais qui est à construire et à se réconcilier avec elle-même alors que tout semble avancer vers une sorte d’effondrement des liens sociaux et sociétaux.
- Dans vos différentes prises de parole, ou par le biais de l’écrit, vous faites souvent l’éloge des vertus de la fraternité humaine. Etes-vous convaincu que l’altérité peut nous pousser à changer notre regard vis-à-vis de l’autre ?
Fidèle : Depuis l’antiquité, la culture latine, par exemple, s’il faut appeler la Rome antique, pour la première fois, avait reconnu le sentiment de l’humanité collective dans un vers de Térence, poète comique d’origine carthaginoise (l’actuelle Tunisie) : Homo sum, humani nihil a me alienum puto – Je suis homme, rien de tout ce qui regarde les hommes n’est étranger pour moi. Et dans son commentaire sur cette parole, Sénèque (l’an 4 av. J.-C. et 65 ap. J.-C.), philosophe dramaturge et homme d’Etat romain, dit que nous devons tous nous regarder comme étant les membres d’un grand corps ; la nature nous a tirés de la même source, et par-là nous a tous faits parents les uns des autres. Il existe plusieurs références dans la littérature sur cette notion de fraternité humaine. Lorsque je regarde avec attention l’évolution actuelle de nos rapports interhumains, je me rends compte que notre monde a besoin de paix et d’amour. Nous ne pouvons pas vivre dans la paix tant que chaque individu vit pour soi. Nous avons besoin de l’autre pour nous construire et découvrir en nous notre propre humanité. Mon existence est subjectivisée par l’autre, disait le philosophe et théologien Fabien Eboussi Boulaga.
Dans Humanisme de l’autre homme, Emmanuel Levinas dit que la crise de l’humanisme à notre époque a, sans doute, sa source dans l’expérience de l’inefficacité humaine qu’accusent l’abondance même de nos moyens d’agir et l’étendue de nos ambitions. Les différentes crises que connaissent nos pays témoignent de cette désintégration de la conscience humaine face aux événements tragiques qui frappent l’humanité. Le besoin de la reconnaissance de soi par autrui est devenu un cri désespérant.
Les rapports positifs d’altérité supposent une réciprocité de respect et de reconnaissance. Ces rapports peuvent aussi devenir nocifs lorsque notre subjectivité en tant que sujet politique et/ou existentiel est réifiée par l’autre, nous transformant en objet de profit au bénéfice d’un autre. Si je prends l’exemple de la politique en République démocratique du Congo, je dirais que ce pays se dirige de plus en plus vers l’effacement du rapport d’altérité entre ceux qui détiennent le pouvoir et les citoyens. Les injustices dans la répartition de la richesse, dans ce pays, sont une preuve flagrante de la spirale d’enfermement des misérables.
- Pensez-vous, à travers « Ombre, silence et poème », avoir fait écho de la voix des celles et ceux qui vivent l’esclavage moderne et le mépris en République démocratique du Congo ?
Fidèle : Je veux éviter le terme « esclave moderne » et je serais très prétentieux de dire que je porte l’écho de la voix des celles et ceux qui vivent le mépris ou l’asservissement en République démocratique du Congo. Ma propre expérience et le vécu de ma famille sont une tâche parmi tant d’autres lorsqu’on parle de la pauvreté et de la misère dans ce pays. J’ai connu la faim, la difficulté à me faire soigner correctement par manque de moyens, j’ai connu une scolarité hachée, après la mort de mon père. J’ai été éduqué par une femme sans ressource, qui ne souriait que pour nous donner un peu d’espoir, alors qu’elle n’avait rien pour être heureuse, à part ses enfants. Cette femme est morte, souffrante, gardant en elle le cri de sa souffrance. Je suis le seul enfant dans ma famille à avoir eu la chance d’aller au séminaire où j’ai pu continuer mes études jusqu’à l’université par le soin d’une congrégation religieuse qui me formait pour devenir prêtre.
Je peux dire que mon expérience d’écriture est mon seul moyen d’avoir un rapport serein avec le monde. La colère d’un enfant qui a manqué de tout, qui a vu sa mère pleurer parce qu’elle n’a pas de quoi nourrir ses enfants m’a souvent rendu hermétique, parfois très abstrait. Dans Ombre, silence et poème il y a un fort besoin du silence pour traverser ce monde traumatisé par la violence des hommes et leurs actions de destruction.
- « dans la nuit creuse/je les entends pousser des cris (…) travaillant et vivant dans l’enfer du cobalt. » Cette strophe illustre la pertinence du travail de mémoire qui fait partie intégrante des éléments du puzzle de votre champ poétique. Comment faites-vous pour habiter le Congo en étant résident en France depuis plusieurs décennies ?
Fidèle : Il ne passe pas un seul jour sans que je ne sois informé de ce qui se passe en République démocratique du Congo. Tous les jours je suis les informations du monde. L’écriture nous permet de dépasser les frontières et les appartenances. Ce qui touche le monde, me touche. Malgré la distance, je pense que mon premier lien avec la langue est tout ce qui me lie à ce pays, le français étant une langue qui me parle de l’extérieur. Quand je parle français, j’ai toujours besoin de me contextualiser dans l’emploi de certains mots. D’ailleurs, en français, j’écris toujours avec un dictionnaire ouvert afin de me rassurer, si pas de l’exactitude du mot que j’emploie, du moins, j’ai toujours besoin d’entendre ce mot par un autre parce que la langue française me situe du côté de celui qui est un autre. Il n’en reste pas moins que le français me permet de revoir la structure de ma première langue (lingala).
Je pense aussi que j’ai appris à connaître davantage le Congo grâce à ce déracinement. En étant dans une situation déséquilibrée, j’apprends à trouver mon équilibre dans ce sentiment d’être en porte-à-faux. Quant à la question sur le travail de mémoire, je ne pense pas avoir commencé une écriture de mémoire sur la tragédie du Congo. Il me faut du temps de lecture et un travail de recherche pour y arriver, chose qui n’est pas possible aujourd’hui. Néanmoins, ce que j’écris vient d’une expérience vécue. Ce n’est pas une écriture imaginaire. Pour moi, l’écriture est un travail difficile parce qu’elle m’expose aux blessures de l’histoire. Finalement, une des façons d’habiter la République démocratique du Congo c’est de continuer à écrire parce que quand j’écris, je pense à elle.
- Le regard de la jeunesse congolaise est tourné vers la recherche de nouvelles voies face à l’avenir. La littérature peut contribuer à la construction d’un nouvel imaginaire social en phase avec l’aspiration de cette jeunesse ?
Fidèle : Je ne me rappelle plus qui a dit que la littérature comme langage était à la fois l’arme de la domination et l’outil de l’émancipation.
Au début de cette année, j’ai constitué un fond de plus de 900 livres que j’ai envoyé à Kinshasa pour ouvrir une bibliothèque dans une école périphérique de la ville. C’est un tout petit projet, mais qui, aux yeux de cette école, représente beaucoup pour ses élèves. Nous avons aussi commencé à échanger sur la possibilité de mettre en place, grâce à la nouvelle technologie, une plate forme d’échanges sur les pratiques professionnelles entre les enseignants de l’école de mes enfants et ceux de cette école de Kinshasa. J’espère que nous aurons les moyens de le réaliser.
Le manque d’investissement dans la recherche relative aux contenus des programmes scolaires est en grande partie à l’origine du décalage et de l’absence d’une culture du livre. La littérature ouvre à l’universel. Elle permet de faire le passage de l’enfance à l’âge critique et donne accès à des territoires inconnus que l’on peut explorer en les transformant. Cependant, il faut que le livre soit accessible à toutes et tous. Il faut que l’école forme à la lecture, que les enseignants soient bien formés et bien rémunérés. Il faut permettre aux parents d’avoir les moyens d’envoyer leurs enfants dans une école qui accorde à chaque élève la possibilité d’apprendre, de se sociabiliser et de se construire librement son imaginaire.
- A l’heure actuelle, est-ce que la littérature congolaise est capable de forger nos identités mémorielles et affectives, en vue de guérir nos douleurs existentielles ?
Fidèle : J’ose croire que la poésie permet de retrouver la dimension identitaire mémorielle de chaque culture qui a subi le mépris, le rejet, l’indifférence et cherche, dans l’embrasure de sa propre tombe, une lumière pouvant éclairer le chemin de ses pas comme dans un nouveau départ. Nous savons que la colonisation a essayé d’effacer la mémoire africaine, l’histoire des civilisations subsahariennes. Elle a voulu remplacer l’arbre par son ombre, ignorant la lumière du soleil à l’origine de cette ombre, et donner au monde une version fantastique de son œuvre tout en refusant de reconnaître les singularités des peuples qu’elle a réduits en esclavage en les asservissant jusqu’à les rendre moins humains, sans culture, sans histoire [sans mémoire] et sans âme ! Avec près de 20 millions d’Africains déportés entre le milieu du 17ème et 18ème siècle, je pourrais même dire qu’en déportant un peuple, c’est à sa mémoire qu’on ouvre les espaces pour que son cri se fasse entendre dans les langues du monde. Aujourd’hui, la poésie des déportés est le cri qui s’entend dans toutes les langues et cultures du monde.
Je pense surtout qu’il est intéressant de relire et d’analyser sérieusement le grand Discours d’Aimé Césaire pour se rendre compte de l’immensité de l’art africain et de son impact sur l’histoire de la mémoire dans le temps. Faut-il une mémoire écrite pour lire l’histoire d’un peuple ? Nous fixer sur la seule ressource de la littérature pour construire nos identités mémorielles serait une grosse erreur. Les identités africaines se sont construites autour d’un art qui, lui aussi, fut déporté et asservi, mais qui laisse sur son sol une mémoire qui peut courir le risque de la disparition si nous, fils de cette mémoire, ne faisons pas ce travail de mémoire au travers de l’évolution de l’histoire et du temps. La littérature à elle seule demande des moyens et une politique qui s’inscrit dans une dynamique du pouvoir du marché capitaliste qui ne donne que peu de place à la diversité et à l’inconnu. Est-elle suffisante pour pérenniser la mémoire des cultures au-delà des frontières qui les séparent ? Il y a là de la matière et du travail à faire.
- Avec cette nouvelle effervescence vivante des écrivains en herbe ou reconnus au travers diverses publications, peut-on affirmer la bonne santé de la littérature congolaise ?
Fidèle : En 2020, dans Open Edition Journals, Global Congo, n° 15 a publié une étude détaillée sur la santé de la littérature congolaise en face des 7 autres pays d’Afrique dans le domaine des littératures africaines francophones.
https://journals.openedition.org/coma/6062
Il faut savoir que la littérature congolaise est apparue assez tardivement et sous la surveillance terrifiante et l’extrême domination de l’administration coloniale. La voix du Congolais, première revue littéraire congolaise est publiée en janvier-février 1945. Sa création marque le début de la poésie moderne congolaise. Une Anthologie de référence publiée en 2012, par Mathieu Zana Etambala, Poésie politique congolaise 1959 – 1966, fait écho des premières productions qui vont de la poésie « surveillée », à la sortie de la seconde guerre mondiale jusqu’à la naissance d’une élite francophone entre 1964-1966. Il a fallu attendre une amélioration de la connaissance de la langue française pour que ce début prenne son envol vers les années soixante-dix, sous l’œil veilleur du Mobutisme qui surveille de près cette expansion.
Aux yeux de la création littéraire africaine à la sortie de la domination coloniale, la littérature zaïroise est restée en marge des questions de la lutte identitaire panafricaniste et par conséquent elle n’aura presque pas de reconnaissance au niveau des cercles littéraires africains. Sa plus grande croissance est vers les années 2000-2010. Aujourd’hui encore, elle peine à bénéficier de l’accueil digne de ce nom parce que la politique de la création à la distribution et diffusion du livre est pratiquement absente dans ce pays. Mais je suis convaincu qu’avec le temps les choses bougeront comme on peut l’entendre dans la voix d’un poète et écrivain que j’affectionne beaucoup, Nimrod, avec son accent chantant : un écrivain n’est que dette ! Comment peut-on écrire si d’autres n’ont pas écrit et si on n’a pas lu les autres. C’est la lecture des autres qui, un jour, nous jette dans cette transe, dans cette émotion, dans ce balbutiement où on commence à écrire…
- Après avoir réussi à vous exprimer avec sincérité et sobriété dans votre recueil de poésie « Ombre, silence et poème », avez-vous des projets d’écriture en gestation ?
Fidèle : J’ai toujours des projets. C’est d’ailleurs grâce à cela que je survis. J’ai des livres en attente de temps et espace de lecture, des textes en réécriture, etc. Pour l’instant, j’ai un livre qui sera prochainement publié aux éditions L’Harmattan : « La nuit tombale ». Avoir des projets dans la vie permet de penser le temps pour mieux habiter le monde. Et pour me familiariser à l’écriture, je ne passe pas un seul jour sans lecture. Je ne passe pas un seul jour sans écrire une phrase. Je lis et écris tous les jours, ça c’est mon projet de vie.
Propos recueillis par Fiston Loombe Iwoku
M. Mabanza est peut-être un bon poète, mais il ne devrait pas se prononcer sur l’histoire littéraire de son pays, qu’il ne connaît pas bien. Antoine-Rober Bolamba ou Paul Lomami Tshibamba, premiers grands noms de cette histoire, maitrisaient le français, et la langue littéraire ! bien mieux que beaucoup d’auteurs ultérieurs. Ils n’écrivaient pas du tout « sous la surveillance terrifiante et l’extrême domination de l’administration coloniale », puisqu’ils étaient tous les deux fonctionnaires du Gouvernement général, lequel Gouvernement général est l’initiateur de la revue ‘La Voix du Congolais’. Cela ne signifie pas qu’ils n’aspiraient pas à un changement de régime pour autant, mais méfions-nous des idées toutes faites (et même des généralisations d’Aimé Césaire, qui en 1955 n’écrit pas en historien ni en sociologue, mais en militant généreux au service, certes, d’une bonne cause). Quant à l’Anthologie de Zana Etambala, ce n’est pas du tout une anthologie de référence : tout au plus un recueil de documents historiques intéressants. Il vaut mieux se procurer la plus ancienne anthologie ‘Le Zaïre écrit’. En ce qui concerne la ‘marge’ où serait laissée la littérature congolaise, ce n’est pas non plus une évidence : Jean Bofane ou Fiston Mwanza ne sont pas des inconnus, pour ne citer que deux noms d’auteur.
Qui disait : »Comment peut-on écrire si d’autres n’ont pas écrit et si on n’a pas lu les autres »