- Votre roman Rubescences, publié aux éditions Mabiki en 2008 est introuvable dans les rayons des librairies. Etes-vous informé de cette situation ?
Oui, j’en suis informé. La question, à mon humble avis, devrait être posée à l’éditeur.
- En tant qu’écrivain, quel regard portez-vous sur l’état actuel de notre société ?
Nous sommes une société en perpétuelle mutation, passant du féodalisme à la démocratie au prix d’un grand nombre de défis et d’épreuves.
- Les élections du 30 décembre 2019 et celles du 20 décembre 2023 ont laissé une fracture socio-culturelle criante qui menace la stabilité et l’unité nationale. Avez-vous les pistes de solution ?
Cela signifie tout simplement que cette fraction, dont la cause provient de la différence apparente de nos traditions, existait déjà en sous-bassement de notre société. Il nous faut fusionner ces diverses traditions en un courant de pensées de croissance et de développement. C’est avant tout le devoir et l’obligation de tous ceux qui prétendent dire, enseigner et apprendre, politiques, religieux, enseignants et autres.
- L’espace culturel en RDC est l’objet d’une méfiance délibérée de la part des autorités politico-administratives, pourtant, ce secteur prometteur peut servir de levier au plan de développement que se fixe la RDC. Qu’en pensez-vous ?
En tant qu’espace plus ou moins libre, où la pensée peut être exprimée le plus librement possible, la culture suscite de tout pouvoir une certaine méfiance.
- Nous assistons depuis un certain temps à la manipulation des émotions en RDC par les politiques. La haine semble avoir pris le dessus. Quel regard portez-vous sur cette pratique dangereuse ?
De tout temps, les émotions humaines ont été exploitées par d’autres hommes, politiques ou religieux, pour une suprématie par exemple de race ou de croyance – cf le Nazisme, les guerres de religions, etc. Chacun de nous, je veux dire chaque être humain devrait être quelque porteur de l’amour.
- Qu’en est-il de la réception et de la transmission de la littérature, notamment auprès des jeunes générations ?
La génération actuelle, dans sa globalité, est confrontée à toutes sortes d’épreuves immédiates et concrètes, qui la tiennent éloignée de toute appétence littéraire. Mais comme toutes les générations précédentes, elle est prête dans sa globalité à lire, à dire et à écrire.
- La littérature peut constituer un espace de résistance et de subversion ? Quelle place occupe-t-elle dans nos sociétés contemporaines ?
Nos sociétés du vingt-et-unième siècle sont celles du son, de l’image et surtout de l’écrit. L’écrit constitue un des fondements même de la culture, de la civilisation, et le moyen le plus puissant d’expression de toute pensée, positive ou négative.
- Pensez-vous que la relève est assurée en littérature ?
Tant que nos enfants apprendront l’alphabet, le conte, le fable et l’histoire ; apprendront à lire, à s’exprimer et à écrire, la relève sera assurée.
- Que lisez-vous en ce moment ? Et quels sont vos projets de publication ?
Je lis et relis « Le mangeur de soleil », le roman que je viens d’achever l’écriture.
Propos recueillis par Fiston Loombe Iwoku
L’auteur est resté très bref en répondant aux Questions du journaliste. On s’attendait de lui, des détails malheureusement !
Vincent Lombume Kalimasi a usé d’une parole très sobre mais dont le contenu est très significatif. C’est la parole du sphinx !