Le Congo profond se rit du Coronavirus

Par Jean-Paul Brigode ILOPI Bokanga

A Simon Pondelet Lukemba

          « Pendant le confinement nous imposé sans crier gare par le surgissement de la covid-19, je m’étais retrouvé, comme Tintin au Congo, au fin fond de la forêt équatoriale, dans sa lisière avec les savanes bruissantes. Du coronavirus, les cambrousards n’avaient eu aucune peur, et des discours stressants, déstabilisants, voire terrorisants, aucune frousse ne les avait habités. Pour eux, c’était une nouvelle pyrotechnie de l’homme blanc, qui voulait, comme d’habitude, de nouveau saigner l’Afrique à blanc, en rendant avec sa médication hypothétique les vaillants mâles africains stériles, et leurs mirifiques femelles improductives.

        « La teneur en fécondité de ces femmes aux croupes de jument avait autrefois fait jaser Nicolas Sarkozy, lorsqu’il avait affirmé, dans son speech du 26 juillet 2007 à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal), devant un parterre d’étudiants, d’enseignants et de personnalités politiques et intellectuelles diverses : La réalité de l’Afrique, _c’est une démographie trop forte pour une croissance économique trop faible._ Ce crédo sujet à caution avait aussitôt provoqué la levée de boucliers des africains de toutes les catégories sociales, qui se sont mis, en guise de représailles, à examiner de trop près le parcours matrimonial, mi-anormal, mi-amoral, de ce censeur enflammé, venu leur faire la morale.

        « Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa avait épousé en 1982 sa première femme, Marie-Dominique Culioli, avec laquelle il eut deux enfants : Pierre et Jean Sarkozy. Il quittera celle-ci en 1996, pour s’unir avec Cécilia Ciganer-Albéniz, l’ex-conjointe du célèbre Jacques Martin (comédien, animateur de radio et de télévision, chanteur, humoriste, imitateur, réalisateur et producteur de télévision français), dont il était tombé, semble-t-il, éperdument amoureux, laquelle union donnera naissance à Louis Sarkozy. Après onze années de vie conjugale aux allures énamourées, alors qu’il était déjà président de la république française, Sarkozy va laisser tomber Cécilia, devenant ainsi le premier président de la Vème République Française en exercice à divorcer au pays de Jean-Paul Belmondo, ou de Jean-Paul Sartre, pour convoler en douces noces avec Carla Bruni, une top-modèle franco-italienne, ancienne maîtresse du rocker anglais Mick Jagger, qui s’est muée en une chanteuse à succès. 

         « D’après certaines rumeurs, cette joyeuse première dame aurait eu une admiration un peu trop béate à l’égard de Mouammar Kadhafi, notamment lors de sa visite controversée de décembre 2007 à Paris. Information à prendre toutefois avec réserve, car, selon Platon, son maître Socrate l’avait prévenu que l’opinion publique oscillait généralement entre le mensonge et la vérité, surtout que le guide éclairé libyen a emporté son secret dans sa sépulture anonyme, indigne de son prestigieux rang du grand chef traditionnel africain. En effet, ce dernier fut sans raison évidente zigouillé par des malfrats à la solde d’une coalition internationale absurde, alors que sans défense, il avait demandé à ses assaillants de ne point tirer sur lui. Don’t shot, don’t shot, s’était-il éperdument écrié. C’est maintenant un secret de polichinelle que de dire à haute voix : ceux-là même qui ont caressé le charismatique Mouammar Kadhafi dans le sens du poil avaient fini par lui planter un grand couteau dans le dos, via des Brutus locaux. Cela avait bien sûr mis son beau pays, où il faisait jadis bon vivre, sens dessus dessous, et a bien entendu laissé le peuple libyen, voire africain, aux abois.

        « Pour mémoire, avant que n’éclate la guerre en Libye, la France de Nicolas et Carla Sarkozy avait intensément cherché la sollicitude de l’homme fort de Tripoli. Cette offensive diplomatique à la « Le corbeau et le renard », comme l’aurait dit le poète français Jean de la Fontaine, avait culminé en une visite officielle de cinq jours de « la poule aux œufs d’or du Maghreb » en Hexagone. L’Elysée s’était à l’époque félicité d’avoir obtenu des contrats d’une dizaine de milliards d’euros. Des avions Rafale, des hélicoptères Tigre, des bateaux et même des réacteurs nucléaires, avaient fait partie du mirobolant carnet de commande de la Libye à l’industrie française. Mais si les avions et les hélicoptères n’avaient finalement jamais été livrés, ce sont par contre les Rafale et les Tigre de Sarkozy qui ont, moins de trois ans et demi plus tard, participé aux frappes contre le régime de Mouammar Kadhafi, lesquelles frappes avaient abouti à la chute du Guide éclairé de la Jamahiriya libyenne, puis à son meurtre crapuleux, en octobre 2011. Le cynisme avait alors atteint le paroxysme, n’avait pas hésité de conclure la presse de l’Ancien Monde. 

         « En outre, c’était Sarko Ier, en sa qualité de ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Intérieure et des Libertés locales du gouvernement Raffarin I, qui avait été à l’origine des démêlés judiciaires en France de Papa Wemba, le roi de la Rumba Congolaise, pour assistance à l’immigration clandestine. Relaxé après peu ou prou trois mois, le Kuru Yaka ne s’était pas privé, lors d’un concert acoustique au Trianon Théâtre de Bordeaux, ou au New Morning de Paris, d’affirmer : Quelque part, on a voulu assassiner mon art. En réalité, pour celui qui va devenir le 24ème président de la république française, alors que sa propre famille puisait ses origines en France, en Hongrie et en Grèce, il fallait à tout prix racoler la sympathie des affidés du Front National de Jean-Marie Le Pen, qui avait gagné 17 % de suffrages exprimés lors du 2ème tour des élections présidentielles françaises de 2002, face au gaulliste Jacques Chirac, qui avait obtenu, lui, le score stalinien de 83 % de voix, grâce à une coalition dite républicaine, décidée à contrer la montée du fascisme au pays de Gavroche.    

        « Papa Wemba et ses multiples parents, amis et connaissances, qu’il avait bien entendu aidés à atteindre le présumé eldorado qu’était devenue l’Europe pour les africains, en proie à une misère noire leur imposée chez eux par l’impérialisme international, via ses capots locaux, n’auraient donc été, selon un analyste vigilant, que les boucs émissaires d’une machination politicienne savamment dosée. Heureusement pour « 100 ℅ Star », le pays de Voltaire n’avait pas que des politiciens tireurs des ficelles à l’ombre. En effet, les juges compatriotes de Victor Hugo, l’auteur de « Les misérables » et de « Le dernier jour d’un condamné », avaient sans transiger relaxé le Mwalimo. D’après certains analystes, le magistrat suprême français de l’époque, qui n’était autre que cette bête politique nommée Jacques Chirac, avait bien pigé le dessein malveillant de cet ambitieux « profito-situationniste », comme on le dit à Brazzaville, qui va devenir, à son corps défendant, son successeur à l’Élysée.

        « Ah ! Vous avez dit Brazzaville ? La ville où le vaillant Général Charles de Gaule avait prononcé, un certain 24 avril 1958, son discours annonciateur de l’émancipation de l’Afrique noire, s’était exclamé mon estimé ami et frère Jean Henri Kinda Bopete de Paris. Le même jour à minuit, le journal « Le Monde » avait publié un article qui reconnaissait que la Conférence d’Accra, avec les Kwameh Nkrumah, Ahmed Sékou Touré, Ben Bella, Modibo Keita, Patrice Emery Lumumba, etc., comme figures de proue, avait auguré la perspective de la création du bloc africain, autrement qualifié de Panafricanisme, avait encore susurré le professeur Jean Henri Kinda Bopete, cet intellectuel congolais qui donne cours, comme ce fut le cas pour Léopold Sédar Senghor, aux petits français, en français en plus !

         « Ses coreligionnaires catholiques par contre fête chaque 24 avril le Saint Fidèle de Siegmaringen (XVIe-XVIIe siècle), atteste le professeur abbé Emmanuel Eyenga Ndjoli. Docteur en droit et en philosophie, cet avocat éminemment prédicateur, qui rentra dans les ordres comme capucin, et qui se donna la tâche de convertir les protestants, fut assassiné le 24 avril 1622 à Seewis Im Prättigau en Suisse, après avoir obtenu de nombreuses conversions. Saint Fidèle était un prêtre puissant, fascinant, volontiers dominateur ; son sens aigu de l’idéal, sa générosité, son ardeur à convaincre et à combattre sont bel et bien à l’image de son prénom, dédié à la fidélité et à la rigueur de ceux qui se sont voués à une croyance forte, affirme Magicman.com. Invoquer donc son nom donne la force d’échapper aux agresseurs du genre « rebelles rwandais à la solde de Paul Kagame », qui sèment la mort et la terreur à l’est de la RDC. C’est pourquoi, semble-t-il, les insurgés d’origine rwandaise ayant investi Bunagana avaient saccagé les lieux de culte de l’Eglise Catholique Romaine dans les territoires conquis, à l’annonce de l’arrivée de Sa Sainteté le Pape François en RDC.

Papa Wemba et son biographe officiel, le poète Jean-Paul Brigode ILOPI Bokanga, avant une conférence de cet artiste international à l’Institut Facultaire de Développement, sur le thème de « La musique comme vecteur de communication ».

        « Cependant, la date du 24 avril rappelle également aux fanatiques de Bakala Dia Kuba, le surnom donné à Papa Wemba par ses fans de Brazzaville, ville que le célèbre disparu appelait affectueusement « Mavoula », la mort à Abidjan de celui qui avait été reçu à Rome en 2011 par le pape Benoît 16. Bel Abidjan, une métropole qui ressemble à Montréal, avait chanté son mentor Tabu Ley Rochereau, l’idole d’ébène, la vedette de l’Olympia de Paris, l’Olympia de l’époque de Bruno Coquatrix. Mais quelle bizarre coïncidence ! Avait constaté le patriarche Mwamba Ntita Kayembe Clovis Alidor, Poète devant l’Éternel, auteur de l’ahurissant recueil de poèmes titré « La cathédrale ». C’est aussi à la même date du 24 avril que Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga, le Maréchal du Zaïre, avait pris congé du « Mouvement Populaire de la Révolution », le « Parti unique, pour ne pas dire inique », qui avait fait asseoir pendant plusieurs décennies le pouvoir dictatorial de ce tombeur du Président Joseph Kasa-Vubu, le premier chef d’État du Congo-Kinshasa, mais le troisième héros national de la patrie de Lumumba, qui n’avait régné que pendant cinq ans à la tête du pays de Simon Kimbangu.

          « Comprenez mon émotion, avait dit le dictateur à la toque de léopard, pendant son émouvant Laïs du 24 avril 1990, lorsque les larmes (de crocodile ?) lui coulèrent des yeux. Jamais « l’Aigle de Kawele » ne pouvait s’imaginer un seul instant qu’il allait un jour être obligé de quitter le trône de son Parti-État, avait fait observer l’honorable Clovis-Alidor Mwamba Ntita Kayembe, ancien membre du Haut Conseil de la République Parlement de Transition en RDC, résidant actuellement à Melbourne, en Australie. Depuis ce jour-là, Kinshasa, la sœur jumelle de Brazzaville, va nocer avec un multipartisme exsangue, qui continue à faire la part belle aux promoteurs de ces associations à but lucratif qu’on appelle « Partis Politiques » en RDC.

       « Sous prétexte de barrer la voie à l’immigration clandestine, le fils de Pal Sarközy de Nagy-Bocsa, un hongrois ayant immigré en France, et d’Andrée Mallah, une française d’origine séfarade, voulait en fait faire les doux yeux aux chauvins qui clamaient sans cesse : « la France aux français (de souche)», pendant que leur équipe nationale du football « blanc-black-beur » faisait hisser haut levé le drapeau tricolore, en chantant la « Marseillaise », lors des compétitions sportives mondiales. En plus, ces néo-fascistes perdent souvent de vue que c’était entre autres grâce à la bravoure des tirailleurs sénégalais que la France du Maréchal Pétain, né un certain 24 avril 1856 à Cauchy-à-la-Tour, (et mort en détention le 23 juillet 1951 à l’île d’Yeu, pour avoir composé avec l’ennemi nazi), avait pu tenir tête aux envahisseurs de la France, lors de la deuxième guerre mondiale.

        « Et contrairement à ce qu’indique ce nom, la phratrie des tirailleurs sénégalais n’était pas seulement composée des originaires de la patrie de Léopold Sédar Senghor, mais aussi de ceux d’anciennes régions de l’Afrique Équatoriale et Occidentale française, où s’était installé Félix Éboué, le premier gouverneur noir français à être visible à Brazzaville, précise le Poète-philosophe François Médard Mayengo, qui avait conclu sa réflexion en disant avec dépit : Faire alors d’un pays de la démocratie, de la tolérance et de grandes libertés collectives et individuelles comme la France une niche du Ku Klux Klan à la «Jean-Marie et Marine Le Pen», était tout de même une grave offense faite à la révolution française, par le très peu scrupuleux 24ème président français.

        « D’après mon cousin germain, qui vit depuis des lustres au pays de Jacques Lang, le ministre socialiste français de la culture qui avait aidé la famille de Papa Wemba à régulariser son séjour en France, les accointances trop affichées du célèbre chanteur congolais avec Mouammar Kadhafi, qui disait sans ambages être le fan n°1 du roi de la Rumba congolaise en Lybie, devraient être pour quelque chose dans l’acharnement de Nicolas Sarkozy sur Mzee Fula Ngenge. Il faut reconnaître que mon squatteur et sapeur de cousin, fils d’un apparatchik mobutiste déchu, louangé par tous les grands bardes, toutes générations confondues, de deux Congo, à ne pas confondre avec les deux mégots, dans leurs ritournelles vaporeuses, alors que la personne ainsi encensée vivait sans papiers et sans emploi en France, une façon pour lui de faire payer la dette coloniale à la « Françafrique », pour sa prédation continuelle du continent noir, était un de plus grands rabâcheurs de la place de Paris.

         « Selon ce chic et rebelle parisien, feus Papa Wemba et Mouammar Kadhafi avaient la même morale, quant à leur combat pour l’émancipation de l’Afrique. Il recommandait ainsi aux incrédules d’écouter attentivement la chanson « Africain comme toi », que Bakala Dia Kuba avait chantée en duo avec Nana Kouyate, contenue dans son long playing titré « Maître d’école », publié peu avant sa mort subite à Abidjan, pour comprendre qu’il ne racontait pas des salamalecs à ce sujet. De leurs vivants, confirme l’écrivain, journaliste et musicographe congolais Herman Bangui Bayo, quand le Sultan de Syrte avait eu besoin de picoler avec le Chef Coutumier du Village Molokaï autour d’un verre de lait de chamelle, il lui avait envoyé son jet privé, pour l’amener sous sa tente dans le désert libyen. Sacré Kadhafi, lui qui s’était fait clamser comme un vulgaire chacal de désert, par ceux-là même qui lui déroulaient le tapis rouge lors de ses visites dans leurs pays respectifs, était devenu depuis sa mort la cause des insomnies des incroyants qui l’ont trahi. En effet, ce prince du désert, qui avait su imposer ses lubies à tous les grands manitous occidentaux, au point d’avoir eu l’autorisation de planter son gourbi de bédouin dans les jardins de l’hôtel de Marigny, résidence officielle des chefs d’État étrangers en visite en France, au nom de la sauvegarde de pétillants avantages qu’auraient reçus certains candidats aux élections présidentielles en France du très magnanime Kadhafi, semble devenir un cauchemar pour le 24eme président français, affirme Zachys Mambu, le rédacteur en chef du magazine international Regard ‘Afrique de Paris.          

          « Mais trêve de digressions et de disgressions, revenons un peu à ces descendantes de la Reine de Saba dont la formidable capacité de procréation avait fait l’objet des lazzis de « Sarko 1er », qui n’a d’ailleurs pas su obtenir le mandat consécutif possible que lui offrait la constitution de la Vème République, le peuple français ayant compris à temps que ce politicien astucieux, un peu malicieux, agissait comme un prestidigitateur, attirant l’attention du public sur la main droite, lorsque celle gauche opérait des tours de passe-passe. D’après mon cousin déjà présenté ci-haut, si « Le petit coq au torse bombé », surnom donné à Sarkozy dans ses mémoires titrés « Terre promise » par Barack Obama, voulait connaitre la teneur en plaisir de ces amazones aux coups de rein saccadés, qui savaient sans outre mesure rendre les hommes fous de plaisirs, il n’avait qu’à se renseigner auprès de son irrassasiable compatriote Dominique Strauss-Kahn, l’ancien patron du Fond Monétaire International, le seul plausible candidat socialiste qui pouvait le battre à l’élection présidentielle française de 2007, s’il avait su résister à l’envie de culbuter sans façons Nafissatou Diallo, cette femme de chambre venue sans fatuité du pays de Sékou Touré, pour nettoyer des antres de luxe à 3000 $ Us la nuitée, comme celui dans lequel était logé DSK au pays de l’oncle Sam, chez Sofitel de New York.

         « Mais pour avoir subi la magie ensorcelante d’une dryade à la peau d’ébène, ayant perdu toute notion de décence devant les charmes de cette belle et grande femme noire, d’une si excitante et altière femme africaine, l’ex-mari d’Anne Sinclair avait raté l’opportunité de devenir un des successeurs du fascinant président socialiste français François Mitterrand. Depuis lors, on n’a plus entendu parler de ce brillant cadre de la gauche française, dont la mésaventure avait fait chambouler le destin de sa famille, de son parti politique, pourquoi pas de la nation française. Et selon Elio Nelson, l’historiographe de Viva La Musica, le légendaire orchestre de Papa Wemba, si l’époux de Carla Bruni, qu’on avait vu dernièrement à Kinshasa, venu, semble-t-il, offrir ses bons offices pour réconcilier Félix-Antoine Tshisekedi et Paul Kagame, persiste à vouloir connaître le côté dynamisant, voire énergisant, des femmes africaines, il peut également s’informer auprès de son jeune successeur à l’Élysée, qui s’était, lors de sa dernière et furtive visite à Kinshasa, offert une petite virée à « Bandal, c’est Paris », un des quartiers les plus chauds de la capitale de la RDC, qui est de nos jours le véritable temple des « Beyoncé » kinoises, le jeune président français qui loucherait vers Beyoncé Knowles avec un intérêt qui déstabilise un tantinet Brigitte Macron.

Poète Jean-Paul Brigode ILOPI Bokanga lors d’une interview au Musée National de Kinshasa.

          « En plus, il y était en compagnie de son nouvel ami le très sexy « Fally Ipupa Dicap la merveille ». Tokoss ! Diront les Warriors, nom de guerre des fanatiques d’El Mara, the King, le nouvel empereur de la Rumba Congolaise, Mobutu, un autre surnom du célèbre Fally Ipupa . En tout cas, cela ne fait que confirmer le lien congénital qui existe en Afrique entre les mvets et les têtes couronnées. » Chez nous, le griot est toujours un trait d’union entre le pouvoir et le peuple, capable de caresser ces deux partenaires dans le sens du poil, ou dans le sens contraire, avait attesté Jean-Paul Brigode Ilopi Bokanga, le poète de la régénérescence, dans l’après-dire de son fabuleux recueil de poèmes titré « Mon Afrique qui tangue ». Dans le cas du chantre ici plébiscité, il semblerait que dans ses antiennes envoûtantes, « Mobutu » aurait l’art de n’encenser que les politiciens en déphasage avec le pouvoir, avec des sentences du genre : Faites du bruit pour Dr Mukwege, Vieux na ngai moko Martin Fayulu, Kin-Bouffe et Fathen House, alors que le très fougueux Martin Fayulu avait continué à crier sur tous les toits, même à quelques mois des élections du 30 décembre 2023, que c’était lui le vainqueur des élections présidentielles du 30 décembre 2018. Cependant, les initiés savent que Mafa a emprunté ce cri de guerre à son mentor politique Étienne Tshisekedi Wa Mulumba, le leader historique de l’opposition congolaise, lorsque celui-ci avait avant lui affirmé avoir gagné les élections présidentielles de 2011, contre Joseph Kabila Kabange, pendant que la Commission Électorale Nationale Indépendante et la Cour Suprême l’avaient désigné comme un très bon second. Peut-on dire qu’il s’agit là de l’ironie du sort ?

        « Et pour le passage à Ndal de celui qu’on appelait autrefois « Jupiter », pour son tempérament dominateur et impérieux, parfois impétueux, ou encore « Macaron », pour son côté sucré à l’extérieur, et salé à l’intérieur, voire « la petite Ferrari », pour ses collègues du secrétariat général de l’Élysée, ou carrément « Bébé Hollande », pour Marine Le Pen, sa concurrente au 2ème tour de la Présidentielle française de 2022, pourquoi pas Daddy, pour les sept petits-enfants de son épouse, ou encore Eminem, comme le célèbre rappeur français, surnom que lui auraient donné ses troupes de campagne en 2022, avec celui qui se faisait jadis appeler Anelka, le joueur français le plus controversé de l’histoire, et qui est devenu aujourd’hui Dicap la merveille, El Marabiocho, El Mara, El Rey Mago, 3x Hustler, Mobutu, The King, El professor, Empereur 4 K, les observateurs de la scène politique congolaise pensent qu’il s’agirait-là d’une récompense faite à cette super star congolaise, qui avait vu sa résidence de Ngaliema à Kinshasa, ainsi que son charroi automobile, partir en fumée, puisque incendiés par, semble-t-il, les jeunes militants de la mouvance politique au pouvoir, offusqués par le fait qu’il se serait photographié avec le président français dans son bureau de travail, alors que le régime de Kinshasa accusait celui-ci de soutenir le sanguinaire président rwandais Paul Kagame, dans son entreprise de grande déstabilisation de la paix à l’est de la RDC.

        « Cependant, lors de l’incartade publique entre le président français, Emmanuel Macron, et celui congolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, alias Fatshi Béton, à propos de l’implication présumée du premier cité dans la guerre de l’est de la RD Congo en faveur de l’oppresseur, le 25ème président français, sans aller par le dos de la cuillère, avait dit aux compatriotes de Mzee Laurent Désiré Kabila, celui-là même qui dans sa chevauchée contre le Maréchal Mobutu avait amené dans sa gibecière les troupes rwandaises en RDC, qu’ils devraient arrêter de lui chercher chicane dans cette affaire. Il leur appartient donc de comprendre que la paix se gagne, comme leur avait dit LD Kabila, le Soldat du Peuple, pour bouter l’ennemi venu du pays de mille collines hors de leur patrie.

          « Cette réponse du « Berger à la Bergère » avait piqué au vif le fils du sphinx de Limete et l’a poussé à admonester la thèse de Jean Yves Le Drian, le ministre de l’Europe et des affaires étrangères français, qui avait dit à l’époque que l’élection de Fatshi avait été le résultat d’un compromis à l’africaine, au détriment de la vérité des urnes tant clamée par son ancien ami de l’opposition politique et coreligionnaire Martin Fayulu, devenu son irréductible et farouche adversaire. Mais lorsqu’il y a eu présomption de fraude électorale en France, avec cette histoire des électeurs déjà décédés qui auraient pris part au vote, ou aux États-Unis, avec ces déboires électoraux que ne cesse de fustiger Donald Trump, pourquoi n’a-t-on jamais parlé d’un compromis à la française ou à l’américaine ? Avait rétorqué, en grand amalgameur, disons plutôt en grand dialecticien, le chef d’état congolais. Clap, clap, clap, avait applaudi l’assistance, pour montrer que le fils du sphinx de Limete avait mis knockout « Bébé Hollande ».

          « Et c’est selon quel compromis « Eminem » avait pu dribbler, et la droite, et la gauche française, pour se hisser au sommet de l’Hexagone, et s’y maintenir pendant deux mandats, en dépit de ses multiples bourdes internes et externes ? s’étaient demandés d’aucuns. En Afrique, on poserait bien cette question à l’impressionnante actuelle première dame française, qui vient de fêter ses 70 ans d’âge, alors que son époux n’a même pas encore célébré son jubilé d’or de naissance. En tout cas, la sentence de ma grand-mère aurait été claire à ce sujet : c’est elle qui détiendrait les fétiches qui donnent force et énergie à son jeune mari. Mais disons comme on le dit en Occident : Derrière un grand homme se trouve toujours une grande dame.

     « Pauvre Manu, qui prétend avoir décrété la fin de la Françafrique : il avait été sévèrement pris à partie par Thomas Dietrich, un fin analyste des questions africaines, pour ses dérapages lors de sa dernière tournée en Afrique centrale. Ce brillant journaliste lui a même demandé de désormais méditer sur ce petit mais costaud précepte biblique : L’arrogance précède la ruine. Juste après, Donald Trump, l’atypique ancien locataire de la Maison Blanche, va traiter le jeune « Daddy » de lèche-cul de Xi Jinping, le nouveau maître de l’Empire du Milieu, pour ses connivences, vraies ou supposées, avec la Chine populaire, qui tient mordicus à récupérer la République de Chine, lui chipée par Tchang Kaï Tchek et le Kyomitang en 1945. En tout cas, l’île de Formose, autrement dit Taiwan, située à 180 Km à l’est de la Chine Populaire, avec ses villes modernes, ses temples traditionnels, ses stations balnéaires, sa spectaculaire région montagneuse, avec comme capitale Taipei, qui aligne entre autres des merveilles telles que son musée national impérial, ainsi que son impressionnant gratte-ciel de 509 mètres de haut en forme de bambou, est devenue un casse-tête chinois, pour les dirigeants de la Chine continentale.

         « Pendant qu’on les fustigeait un peu partout, comme « deux larrons en foire », Manu et Fally étaient tranquillement partis tailler une bavette à Ndal, au son de Formule 7, du Formol ph 7, selon les « golois » acquis à la cause du « Padre », son adversaire direct connu sous le nom de Ferré Gola, ou le surnom de Jésus des nuances. Les Kinois étaient alors tombés des nues en voyant le président français prendre gentiment sa Castel beer dans un bistrot de ce quartier populaire de Kinshasa. Cependant, les initiés savaient très bien que ce dernier faisait tout simplement là la promotion du produit d’un de grands groupes brassicoles français, propriétaire de la Bracongo, la brasserie qui fabrique ce nectar en Rdc.

         « Les épiphénomènes ayant édulcoré le noumène, ce ne serait que plus tard que les congolais s’apercevront que cet ancien assistant du grand philosophe Paul Ricœur avait insinué la révision de l’histoire du Congo, avec notamment le concours de ses experts. Cette tentative de vouloir réécrire l’histoire du Pays de Lumumba, pour la conformer éventuellement aux thèses de ceux qui convoitent depuis des lustres les vastes territoires du Kivu holding, a rappelé aux uns et aux autres le projet de balkanisation de la RDC, comme au pays du Maréchal Tito : La Yougoslavie. Non ! Rétorquent en bloc les patriotes congolais, car leur héros national Patrice Emery Lumumba leur avait recommandé d’écrire eux-mêmes l’histoire de leur pays. Et leur historien national, le professeur Isidore Ndaywel, leur a déjà dit que les frontières rwandaises précoloniales se situaient dans la forêt, loin de ses frontières actuelles avec la RDC. Une thèse qu’aurait confirmée le roi Philippe de Belgique. Était donc pris la main dans le sac celui qui voulait prendre les congolais pour des cons.

        « Voilà que la superstar française d’origine congolaise nommée Ghandi Djuna, alias Me Gim’s, fils du célébrissime Mpanga Djuna Djanana, un de grands chanteurs de l’orchestre Viva La Musica du légendaire Papa Wemba, vint se mêler à cette bisbille, en révélant au grand public que son cousin Fally Ipupa aurait eu la chance d’approcher Emmanuel Macron parce que, lui, en tant que patriote congolais, avait décliné l’offre lui faite par le président de la République française, eu égard à ses accointances avec le pouvoir sanguinaire de Kigali, qui perpétue des massacres au pays de ses ancêtres. Je vous épargne la teneur de la polémique qui s’ensuivit en Europe, à Kinshasa et surtout à Mbandaka, le chef-lieu de la province de l’équateur, d’où Me Gim’s a tiré ses origines en RDC, et à Inongo, chef-lieu de la province du Maindombe, d’où Dicap serait originaire, entre les fanatiques de ces deux frères subitement devenus ennemis, Fally Ipupa et Ghandi Djuna étant tous les deux de souche Anamongo.

        « Comme l’affirme souvent In Koli Jean Bofane, le champion de l’écriture congolaise, les (ana)mongo sont les maîtres de la parole. Ce grand groupe ethnique, qui vit dans la forêt équatoriale d’Afrique centrale, constitue le plus important groupe ethnique de la République Démocratique du Congo. On retrouve en effet les anamongos dans de multiples sous-groupes, éparpillés dans plus de 15 provinces actuelles de la RDC, notamment dans le Sud des provinces Issues du Grand Équateur et de l’ancienne Province Orientale, dans les actuelles provinces du Maindombe, du Sankuru, du Maniema, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Tanganyika. Plus nombreux à l’Équateur et au Maindombe, ils représenteraient plus ou moins 33% de la population congolaise. On compte parmi eux de grands chantres de la Rumba Congolaise, dont notamment Wendo Kolosoy, Adou Elenga, Lucie Eyenga, Dewayon, le Grand Kallé Jeef, Franco de mi amor Luambo Makiadi Lwa Djo Pene, Vicky Longomba Besange Lokuli Tata na Bolumbu, l’infatigable Johnny Bokelo Isenge, Idi Mane Max Mongali, Empompo Loway, Papa Wemba, Evoloko Atshuamo, Bimi Ombale, Gina Efonge, Djanana Mpanga, Manda Chante, Awilo Longomba, Fally, Me Gim’s, Dadju, etc.

        « Pour les superstitieux, rien à faire, « Fally Ipupa asimbi gwa » ! Ces derniers affirment mordicus que les accointances trop exubérantes entre le nouveau Prince Ekonda et le 25ème président Français, ainsi que le lieu choisi pour ce spectacle public gratuit, pourraient avoir une origine mystique, voire ésotérique. N’oublions pas que dans un roman titré le Papillon bleu, publié au bassama éditions, à Bruxelles ou à Kinshasa, rien n’est précisé dans ce sacré bouquin, Zach Numbe Badu, c’est le nom ou le surnom de l’auteur de cette œuvre un peu égrillarde, où le sexe se mêle d’une manière caustique à l’occultisme, situe Bandal et ses abords immédiats comme l’épicentre de la Grande Fraternité à Kinshasa.

          « Mais pour d’autres entremetteurs, l’escapade macronienne à « Bandal Bisengo », ne peut étonner que ceux qui ne sont pas au courant de ses grandes aptitudes de comédien, lesquelles aptitudes lui avaient permis de séduire à l’âge de 16 ans la professeure du français et animatrice du groupe de théâtre de son école à Amiens, âgée, elle, de 40 ans à l’époque. Ainsi, pour sa dulcinée, ce « jeune fou qui savait répondre à toutes les questions » serait sorti de la cuisse de Jupiter. D’où, le surnom de Jupiter (?) collé à cet énarque de la promotion Léopold Sédar Senghor, ancien Inspecteur des finances comme Adolphe Muzito, Olivier Kamitatu, Jules Alingete Key, pourquoi pas Pascal Nkanka Bokanga, Jean-Pierre Loway ou Albert Kande, devenu aujourd’hui le président de la France, qui serait le nec (mec) plus ultra pour la très respectable descendante de cinq générations des chocolatiers amiénois, enseignante de profession, aujourd’hui First Lady de la république française.

          « A l’époque de leurs folles amours, ces tourtereaux avaient fait fi de tous les remous sociaux qu’avait provoqués leur passion, prohibée par la pudeur et les bonnes mœurs, également, semble-t-il, par la loi française, qui punit d’emprisonnement tout(e) enseignant(e), ayant eu des relations intimes avec un ou une élève mineur(e). Mais comme le dit Théophile Gautier, dans un ouvrage titré Voyage en Espagne, l’éphèbe grec, le yalouled algérien, le ragazzo italien, et le muchacho espagnol, (voire le petit poussin ou le mario congolais) comblent de leur grâce jeune et de leur beauté encore indécise entre les deux sexes la lacune qui sépare l’enfant de l’homme (de la femme, pour ce cas précis). 24 ans d’écart d’âge entre Emmanuel et Brigitte n’ont pas eu raison de cette passion aussi mirifique que le roman de Tristan et Yseut. Elle court, elle court, la maladie d’amour, dans le cœur des enfants, de 7 à 77 ans, avait prévenu Michel Sardou il y a plus ou moins un demi-siècle.

         « Mais qu’est donc devenu le metteur en scène de tous ces scénarii frustes ayant conduit à l’assassinat ou au meurtre du très regretté président des chefs traditionnels africains, avec sa comédienne d’épouse qui aurait, d’après les paltoquets, joué le rôle principal dans cette « Divine Comédie » ? Si on fait foi aux news et aux fake news reçus d’une manière officielle et officieuse, le rare président français de la Vème République à avoir enfanté à l’Élysée est devenu, toute honte bue, la cible de la machine judiciaire française. Son passé brumeux, ou bruni, avait fini par rattraper celui qui s’était permis de se payer la tête du guide éclairé de la Jamahiriya libyenne. Selon un grand marabout africain, le sang (bleu) de Mouammar Kadhafi, qu’il avait payé en monnaie de singe, criera toujours vengeance. Aussitôt d’ailleurs après, mon estimé alter ego, le poète-philosophe François Médard Mayengo Kulonda Tshi Mwela, l’auteur de « Du feu et du sang au Congo » et de « Tervuren », m’avait mis la puce à l’oreille, en me signalant que dans une affaire dite « des écoutes », le parquet devrait clouer l’ancien président français ici dénoncé au pilori.

         « Il est vraiment curieux de constater qu’après le passage de Jacques Chirac à la tête de la nation française, avec l’avènement successif à sa tête des dirigeants à la morale des marginaux, la France de Pompidou avait perdu un peu de sa superbe, avait constaté avec dépit cet épigone de Cheikh Anta Diop. Et comme pour corroborer ces dires, on constate que pendant son unique mandat présidentiel, le socialiste François Hollande par exemple, qui avait succédé à Sarkozy, n’avait eu de cesse qu’à faire de ses compagnes, ô que dis-je, de ses concubines, comme on le dit en Afrique, des premières dames de la république française.

Le poète Jean-Paul Brigode ILOPI Bokanga, lors du vernissage de son recueil de poèmes « Mon Afrique qui tangue », au Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, en 2019.

        « Ainsi, la France, Terre d’Asile et des Libertés, est devenue aujourd’hui la Terre du Coronavirus, parce que ses sournois scientifiques, en complicité avec ses tristes gens du pouvoir, auraient, semble-t-il, inventé dans les officines de l’Institut Pasteur, un produit commerçable nommé COVID-19, vendu aux enchères aux chinois, avait affirmé un ergoteur, traité aussitôt de diétrologue par ceux mis en cause dans sa vidéo de 22 minutes, postée le 17 mars 2021 sur You tube. Face à la caméra, l’air grave et serein, ce persiffleur avait sans coup férir signifié aux uns et aux autres que la fameuse pandémie du siècle avait été inventée en laboratoire par les chercheurs français de l’Institut Pasteur, avec la complicité de leurs compatriotes et collègues du CNRS, ainsi que ceux de l’Inselm. Pour accréditer sa thèse, il avait exhibé une multitude de documents, dont un brevet de 2004, qui aurait attribué à l’Institut Pasteur la paternité de l’invention du SARS-CoV 2.

        « Cette dénonciation insidieuse, pour ne pas dire judicieuse, qui ébranla aussitôt le monde entier, avait fait descendre de son piédestal l’Institution scientifique française créée en 1887 qui, pour la première fois de son histoire, avait porté plainte pour diffamation contre le présumé auteur de ce complot. D’après l’organisme incriminé, le brevet de 2004 décrit la découverte du virus dit SARS-Cov 1, et non le SARS-CoV 2, qui est à l’origine de la covid-19, ainsi que de l’invention d’une stratégie vaccinale contre ledit virus. Selon l’institut Pasteur donc, ce candidat-vaccin n’avait jamais été expérimenté chez l’homme, l’épidémie s’étant arrêtée d’elle-même lorsque le test avait été disponible. De ce fait, l’auteur de la vidéo dont question ici aurait surinterprété le terme inventeur, qui désigne plutôt les propriétaires du brevet, et non les créateurs d’un virus.

         « Que nenni ! Avait affirmé le réfractaire, qui pense que le changement du nom du virus n’avait servi qu’à jeter de la poudre aux yeux des naïfs. Sras-COv1, Sras-COv2, 2019-Ncov, Covid 19, le nom attribué par l’OMS à la maladie provoquée par cette septième souche du coronavirus humain, c’est du bonnet blanc, blanc bonnet. Comme le cochon et le porc, le Sras-Cov1 et le Sras-Cov2 étaient, d’après lui, des cousins à la mode de Bourgogne, ou de Bretagne. La suite de cette histoire abracadabrante, tout le monde la connait ! Cette maladie infectieuse émergente, apparue à Wuhan en Chine le 17 novembre 2019, a eu des répercussions qui inquiètent jusqu’à ce jour tout l’univers.

          « D’ailleurs, l’auteur de la vidéo dont question ici, qui avait pointé d’un doigt accusateur le professeur Yves Lévy, le PDG de l’inserm, et mari d’Agnès Buzin, l’ex ministre française de la santé, avait carrément trouvé suspecte la présence de ce couple à côté de Bernard Caseneuve, le premier ministre français de l’époque, à l’inauguration du centre de Wuhan en 2017. En dépit donc du fait que les officiels français aient reconnu qu’il y a eu collaboration entre leurs scientifiques et ceux chinois, puisque le centre de Wuhan avait la même mission que l’Institut Pasteur, celle de travailler sur les virus émergents, en vue de mettre au point des traitements et des vaccins, leur défiant pense qu’il y avait eu plus qu’une collaboration, mais plutôt une vraie connivence. Pour preuve, disent les supporters du dénonciateur bougon, mi- gnangnan, mi- scrogneugneu, en condamnant avec sursis le présumé conspirationniste à 5.000 euros d’amendes, et à seulement un euro de dommages et intérêts, ainsi qu’à une publication de cette sentence sur sa page Facebook, le tribunal correctionnel de Senlis (Oise) avait ménagé, et la chèvre, et le chou. 

         « Et d’après certains lanceurs d’alertes, les charognards de tout acabit, réunis dans une sombre entreprise des malins et des débiles, sous la barbe de l’Organisation Mondiale de la Santé, ou sous la houlette de celle-ci, dirait Donald Trump, imposent maintenant au monde entier un antivirus sous forme de vaccin, dont le champ d’essai devrait diablement être l’Afrique, le continent le moins touché par ce fléau. Et selon mon cousin influenceur sans domicile fixe et sans emploi à Paris, mais étonnamment connu et reconnu comme un prince de la Société de l’Ambiance et de la Sape par tous les thuriféraires de la Ville Lumière, si on s’en tenait au taux de létalité de la Chine, des Etats-Unis, de la France, de l’Italie, ou de l’Espagne, c’étaient plutôt ces pays-là qui devraient servir de cobayes à ces inoculations suspectes. Ainsi, pour prévenir ses frères africains de ce prétendu danger, ce « chômeur américain » s’était mis à sonner le tocsin. Et ses adulateurs, qui affirmaient que ce dernier ne mentait jamais : quoiqu’étant un génie de la bourse déçu, voire déchu, il avait tout de même gardé beaucoup d’entrées dans la Jet Set parisienne, en sa qualité de maquereau en chef des bonzes occidentaux avides de la chaleur de bonnes gazelles africaines.

          « A sa suite, les suiveurs se mirent à répercuter le message de leur mentor sur la toile, pour appuyer une thèse qui n’aurait ni queue ni tête pour les bonzes de l’Organisation Mondiale de la Santé. Mais depuis que ces objecteurs de conscience avaient commencé à alerter les leurs via Facebook, Instagram, Twitter, WhatsApp, etc., sur ce danger vrai ou supposé, les paysans du pays du Dr Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, le légendaire opposant congolais, et défunt président de l’UDPS, qui a appris au peuple congolais à résister aux oukases de qui que ce soit, avaient décidé de prendre leur distance vis-à-vis des antidotes que l’industrie pharmaceutique mondiale, sous la coupe des faiseurs des virus et des antivirus, voulaient leur imposer de force, pour grossir indéfiniment leurs profits et bénéfices.

         « Et pendant que l’Occident et l’Orient feignaient ne pas savoir comment découvrir le remède idoine pouvant affranchir le monde de la covid-19, ces campagnards rustiques, et hirsutes, affirmaient, eux, que les produits inscrits dans leur pharmacopée traditionnelle, notamment cette noix sauvage appelée « Bonobo », valaient mieux que l’hydroxychloroquine et le zithromax chers au professeur Didier Raoult. Les chercheurs congolais, à l’instar des Malgaches, ne sont pas restés les bras croisés. Ils ont en effet pu sortir de leurs laboratoires deux produits, fabriqués à base des plantes naturelles qui croient en RDC, nommés Doubase C et Manacovid, le dernier étant mis au point par feu Etienne Floribert Batangu, et sa fille, Mamyssa Batangu Mpesa.

         « Dans ma brousse rassérénée, où personne ne sait où vont les prêts et les dons que la Banque mondiale et le FMI octroient aux gouvernants, aucun signe ni consigne sur le coronavirus ne semblaient être de mise. Des slogans et recommandations des organisations mondiales pour contrer la pandémie du siècle était pour eux l’affaire de divers affairistes, à l’image de ces intellectuels et politiciens africains ayant vendu leurs âmes au diable, qui signent des contrats léonins, au profit de l’Orient et de l’Occident, au détriment de leurs peuples et de leurs pays. Ainsi, par ignorance, ou par défiance, en dépit des recommandations de leurs autorités publiques, ces campagnards réfractaires à l’ordre sanitaire mondial continuaient à se serrer les pinces, comme à l’accoutumée. Les deuils, avec veillée mortuaire autour du cadavre, ainsi que les fêtes de tout genre, restaient pour eux des rencontres sociétales où se resserraient les liens familiaux ou claniques. Faisant un pied de nez aux gestes-barrières, ceux-ci prenaient part à ces manifestations enchantées et chaleureuses, en grappes d’âge et de sexe, selon leurs liens affectifs, et leurs lignées effectives. Comme au beau vieux temps de leurs ancêtres, le vin de palme et de canne à sucre, ainsi que l’alcool de maïs, se buvaient toujours dans un même et seul verre, qui fait la ronde de tous les amateurs. Quid alors des mesures de distanciation sociale ? Ils écoutaient avec amusement mes imprécations à ce sujet, tout en continuant à tailler le bout de gras côte à côte, en affirmant crânement que la covid-19 était une vraie mystification, voire une nouvelle fumisterie de l’occident.

         « Le citadin que j’étais, qui bandait en permanence sa bouche et son nez avec un cache-nez, leur paraissait comme un énorme rigolo, un abject m’as-tu-vu, un vrai prétentieux, et devenait ipso facto la cible des commères, mégères et autres sycophantes. Et le lave-main planté devant le lieu où j’avais installé mes pénates était devenu la risée des marmots, qui venaient comme des singes ricaneurs y faire d’incessantes et provocantes ablutions. Dépassé par cette attitude vraiment surréaliste, l’homme de la ville que j’étais s’était mis à tancer le personnel médical, pour lui faire voir l’épaisseur de son étourderie, qui mettait en grave péril « les indigènes du Congo Belge et du Ruanda-Urundi », comme on le disait à l’époque coloniale. Pour le censeur impétueux que j’étais devenu pour mes hôtes, les membres dudit corps médical, qui devraient bien connaître les ravages de cette pandémie mondiale sur la santé communautaire, faisaient-là une coupable rétention d’information, susceptible de rendre la population locale rétive aux méthodes de prévention contre la covid-19.

          « Je m’étais alors retrouvé dans une situation cornélienne. Car, d’un ton crédible mais un peu crédule, l’infirmier titulaire du centre de santé du lieu me répondit qu’il ne savait rien d’officiel sur les désastres causés par cette pandémie : seuls quelques murmures épars lui parvenaient quelquefois de loin, à travers la Radio France Internationale, qui faisait de la covid-19 son fonds de commerce, ou carrément à travers la Radiotrottoir, avec ses « les ont dit font doubler mabe », (dixit Papa Wemba), qui en faisait ses choux gras. A la formation qui a eu lieu à ce propos au chef-lieu de sa province, seuls le grand toubib et le chef de nursing de sa zone de santé y avaient pris part. Ce sont donc ces deux loubards qui devraient en principe répercuter les instructions des autorités sanitaires nationales sur le coronavirus aux subalternes restés sur terrain. Mais à part un briefing évasif du médecin directeur aux infirmiers et responsables communautaires de leur aire de santé, ce fut un black-out complet.

         « Et d’après ce toubib en chef, si la réunion prévue à cet effet avait été envoyée aux calendes grecques, c’était parce que les thermos flashs, projecteurs, téléphones et tant d’autres matériels de propagande promis à cet effet n’étaient jamais arrivés. Pis est, même pas une affiche pour la sensibilisation de la population locale, ni de lave-mains, encore moins les primes et les frais de fonctionnement annoncés n’étaient arrivés à ce beau village, perdu au fin fond de la contrée équatoriale. Comment alors sans pèse ni matos pouvait-il lui, simple infirmier titulaire d’un centre médical perdu au fin fond de la forêt invincible, vanter aux paysans le protocole cher au professeur Jean-Jacques Muyembe, l’exterminateur du virus Ebola et patron de la riposte contre la covid-19 ? Aussi dénué de moyens, est-ce que même le Dr Denis Mukwege, le prix Nobel congolais de la paix, en vrai réparateur des femmes qui subissent d’odieux viols à l’est de la République Démocratique du Congo, n’allait-il pas entrer en collision avec les suggestions de l’empirisme, s’il n’arrivait pas à prouver aux villageois le contraire de ce que ces derniers pensaient de cette pandémie ? Avait conclu, avec une véhémence qui en disait long sur son exaspération, l’infirmier-chef du centre de santé de mon beau village, qui se mire au clair ruisseau.

         « A la rentrée scolaire, ce fut une vraie catastrophe ! Le citadin que j’étais voyait les élèves dans leurs classes sans cache-nez, assis d’une manière serrée sur des bancs rigides, sans lave-mains à l’entrée des salles de classe. Évidemment, avec la gratuité de l’enseignement primaire, le cheval de bataille de Fatshi-béton, le 5ème président de la République Démocratique du Congo, le taux de scolarité avait repris le poil de la bête, une grosse épine financière ayant été enlevée du trop modeste budget mensuel des parents trop enclins à fabriquer des mioches, même sans avoir les moyens de les élever décemment, comme le disait à bon escient « Nico le bigorneau ». Réagissant à mes acerbes vitupérations, le directeur d’école avait exprimé son émoi avec une mansuétude pleine de ressentiments, en me disant carrément : Allez dire aux divers politiciens, et autres philanthropes de circonstances, voire aux différentes premières dames, ancienne et nouvelle, qu’ici, les élèves ont plus besoin des cahiers et des stylos que des cache-nez. 

         « Désemparé par cette nouvelle désinvolture, j’étais parti faire à ce sujet un long plaidoyer auprès du chef du village. Ce dernier convoqua aussitôt le conseil des sages, en vue de trouver une réponse adéquate aux griefs ainsi exprimés par le plaignant ou le plaintif, selon le cas, que je paraissais à leurs yeux inquisiteurs. Et c’est au grand thaumaturge du bled qu’on confia la lourde responsabilité d’expliquer les différents contours de cette situation saugrenue à cet homme guindé, venu de la ville, que j’étais pour eux. Nos terres ont été miraculeusement exemptées de la covid-19, mettant ainsi en déroute les pronostics des experts alarmistes de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui ont prédit le carnage de l’Afrique par la pandémie du siècle. Ici, vos médias à sensations, qui font passer en boucle les statistiques macabres des victimes de cette maladie meurtrière, on ne le suit presque pas, hormis ceux qui ont du temps à perdre pour les capter, et aussi, qui ont de l’argent à jeter par la fenêtre pour acheter des piles chinoises qui s’épuisent au bout d’une journée.

          « Coronavirus ou pas coronavirus, nous buvons encore une eau limpide, non polluée, non contaminée, non empoisonnée, qui sort de nos sources protégées par les roches, non loin de l’endroit où nos femmes vont rouir le manioc. Notre soleil incandescent incinère avec virulence les effets pervers de ce virus abject, et nos forêts vierges sont des laboratoires de production intensive d’un air revigorant, et d’une médication florissante et protectrice. Nous n’injurions pas la vie et ses prodiges avec la multiplication des bactéries et des microbes qui détruisent nos anticorps et nos corps, lesquels perdent de plus en plus leur vitalité avec l’émanation de nuisibles ondes 5 G. Nous n’inventons pas d’armes nucléaires, ni biologiques, encore moins des bombes atomiques, capables de détruire toute la création divine en un clic.

         « Quand l’on voudrait nous imposer des produits pharmaceutiques hypothétiques, incapables de mettre un terme à la propagation de ce virus malveillant, nous, nous faisons confiance à nos plantes médicinales, capables de mettre hors état de nuire ce nævus factice, qui a été inventé de toutes pièces par l’Occident et l’Orient, une association des malfaiteurs qui tient à bouleverser l’ordre naturel du cosmos, en mettant en branle l’écosystème, une vanité propre aux impies. Avec sa pharmacopée ancestrale variée, le berceau de l’humanité va sortir l’humanité des tourments de cette malédiction qui provient assurément des perturbations morales et éthiques de la civilisation occidentale, dans sa phase de décadence avancée, en dépit des sirènes de sa modernité hilarante, qui remettent profondément en cause les prescrits divins.   

         « Nous ne sommes pas aussi pernicieux, au point de marier les hommes avec les hommes, les femmes avec les femmes, pour se mettre par la suite à courir le monde pour chercher des enfants à adopter. Nous ne sommes pas non plus très enclins à épouser, comme Emmanuel Macron, une femme qui a l’âge de notre mère, le respect de la femme et des ainés étant sacré en Afrique. Nous nous demandons même comment les compatriotes de Montesquieu, auteur « De l’esprit des lois », avaient été si obnubilés par un jeune personnage aussi fruste, capable à 16 ans, de détruire avec un sang-froid inouï, contre l’avis de ses parents et de toute la communauté, un foyer respectable. En tout cas, ce jeune blanc bec qui a prétendu lors du sommet du G20 à Hambourg que les pays africains produisent encore aujourd’hui 7 à 8 enfants par femme, et qu’on pouvait y dépenser des milliards d’euros, rien ne sera stabilisé, est un triste délateur, pour ne pas dire un affabulateur impromptu. Déjà, plusieurs médias occidentaux avaient houspillé ses absurdités, qui sonnent racistes et démontrent une fois encore à la face du monde la persistance de la vision colonialiste de la Françafrique.

         « D’ailleurs, la démographe Clémentine Rossier, professeure à l’Institut de démographie et de socio-économie de l’Université de Genève, et chercheure associée à l’Institut National d’Etudes Démographiques à Paris, avait carrément contrarié ses insinuations fallacieuses. En s’appuyant sur les données de l’ONU, cette femme savante avait attesté qu’entre 2010 et 2015, la fécondité en Afrique était en moyenne de 4,7 enfants par femme. Cette situation serait d’ailleurs très diverse : en Afrique australe, la région la plus développée du continent noir, on compte en moyenne 2,5 enfants par femme, tandis qu’en Afrique du Nord, la moyenne est 3,1 naissances par utérus. Le Rwanda, le Kenya ou encore l’Ethiopie ont aussi connu des baisses rapides et considérables de fécondité, qui est ainsi passée de 5,5 à 4,6 enfants entre 2000 et 2016. Le seul pays dépassant encore 7 enfants par femme serait le Niger. Est-ce que c’est par rapport aux anciennes colonies françaises que cet impudent homme d’État français avait avancé ses imprudentes statistiques ? Il faut dire que ce jeune président aux clichés viciés a fait perdre à la France ses valeurs de convivialité, d’élégance verbale, et de repères civilisationnels, en lui faisant en même temps perdre les pédales, trancha le sorcier en chef.

         « Après une nouvelle petite pause, il continua sur sa lancée en me toisant : voudriez-vous communiquer à ce chef d’État français « qui a vendu son dos à une sirène » le secret de notre vitalité procréatrice, et celui de notre résistance face aux multiples microbes et virus que les siens activent pour détruire l’Afrique ? Nous mangeons toujours des aliments bio, qui proviennent de nos eaux, de nos forêts, de nos champs et de nos cheptels, sans chercher à modifier génétiquement nos semences, nos volailles, nos petits et gros bétails.

        « Si dans sa générosité, la nature nous pourvoit en insectes et chenilles, nous ferons volontiers un banquet de chenilles et d’insectes. Quand il s’agira des poissons et des crustacés, nous ferons bombance avec des crustacés et des poissons. Lorsque viendra le tour des oiseaux et des gibiers, nous nous gaverons avec des gibiers et des oiseaux, et quand c’est la saison des fruits et des champignons, que vive la salade des champignons et des fruits, sans oublier les produits de nos champs, de nos vergers, de nos basses-cours, de nos cheptels, pourquoi pas de nos jardins, qui apaisent notre fringale.

         « Nous vivons donc en parfaite harmonie avec les lois de la nature, et en symbiose les commandements de notre Seigneur Dieu Tout Puissant. Des forces invisibles mais indomptables, qui échappent à l’apprivoisement de la science et de la conscience des spéculateurs sans foi ni loi, nous préservent de cette calamité qui décime comme dans le « dernier châtiment » les habitants du monde de la concupiscence, avec autant de hargne que la grippe espagnole.    

          « Ô illustre citadin, digne et vénérable représentant de la civilisation des toubabs, toi qui sait parler et écrire leurs langues, nous vous donnons alors le mandat de dire aux persécuteurs de notre continent, qui y fomentent des désastres et des calamités de tout genre, qu’il y a en Afrique un Dieu Vivant, qui est en perpétuelle communion avec les mânes de nos ancêtres, et qui veille sur le berceau de l’humanité, cette humanité qui sera sans aucun doute sauvée par le continent noir, avec ses colossales réserves naturelles, forestières, minières et minérales, avec ses eaux et cours d’eau abondants, avec son sol et son sous-sol riches et variés. Comme le dit poète de la paix Olivier Sangi, nous ne sommes plus à l’ère du poisson, où tout se couvait sous l’eau, mais plutôt à celui du verseau, où tout se fait désormais au grand air. Dites alors Amen !

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